vendredi 12 janvier 2018

Mes cheveux blancs et moi... (mais aussi un peu mes rides, mes kilos et mes vergetures)

Aujourd'hui j'avais envie d'écrire sur mes cheveux blancs et la relation que j'entretiens avec eux... mais pas qu'avec eux... J'ai envie de vous parler du jour où grâce à Facebook et à un homme qui vit à l'autre bout de la planète, je me suis réconciliée avec mes rides, mes vergetures , mes kilos et toutes mes petites imperfections... Parce que cet homme m'a ouvert les yeux, j'ai envie de partager à mon tour ma réflexion et son histoire qui changeront peut-être aussi une autre vie et alors ce message n'aura pas été vain...




Mon premier cheveu blanc a débarqué par surprise il y a 8 ans,  je m'en souviens parce que Ma grande venait de rentrer au collège quelques semaines auparavant, que les journées commençaient à raccourcir sérieusement; j'étais bien au chaud à la maison avec les enfants quand le téléphone sonna vers 18h pour entendre la directrice du collège en personne...
Je me souviens de mon sang qui n'a fait qu'un tour, me demandant quel problème allait encore me tomber dessus avec ma fille et je me souviens avoir à peu près tout imaginé sauf qu'un enfant de sa classe ait disparu et que cet enfant ait fugué parce que mon petit poussin lui avait dit qu'elle n'était pas amoureuse de lui et que lui était au désespoir !!!
Je me souviens de ma stupeur d'apprendre qu'un petit bonhomme de 10 ans ait pu être assez désespéré pour s'enfuir, de la soirée d'inquiétude et de recherches dans toute la ville par tous les parents, je me souviens de ma conversation avec Lola pour comprendre ce qui s'était passé et de celle qui suivit sur l'art et la manière de dire les choses avec douceur et empathie pour éviter que ce genre de choses ne se reproduisent, je me souviens du soulagement lorsque la Police a retrouvé le petit garçon qui avait volé une pomme dans un centre commercial voisin car il était affamé et que ce petit larcin avait permis de rassurer toute une ville...
Et je me souviens surtout parfaitement du lendemain matin dans la salle de bain lorsque je l'ai vu pour la première fois... Mon premier cheveu blanc !!!
Alors bien sûr j'ai d'abord été surprise... Puis un peu horrifiée je dois bien le reconnaître... Comment était-ce possible, je n'étais même pas vieille ???
32 ans, ce n'est pas assez vieux pour avoir des cheveux blancs!!! Puis la psychologie humaine fait que dans des situations critiques, il faut un coupable ! Si ce n'était pas mon grand âge, ni moi, cela ne pouvait être que le stress causé la veille par la soirée de folie!!! D'ailleurs tous les magazines féminins le disent, le stress donne des cheveux blancs... Le responsable de mon premier cheveux Blanc avait donc 10 ans et s'appelait Adam !

Alors quoi ? Qu'est-ce que j'ai fait ???
Ce que je pense une très grande partie des femmes font lors de cette première rencontre...
J'ai d'abord vérifié que personne n'avait été témoin de mon horrible découverte matinale, j'ai refermé la porte de la salle de bain, suis retournée devant le miroir et l'ai arraché sans la moindre pitié, l'enfouissant dans le fond de la poubelle pour dissimuler toute preuve comprométante et j'en suis ressortie comme si rien ne s'était passé... ou presque.

Les jours qui suivirent je passais un peu plus de temps dans la salle de bain pour m'assurer qu'il était bien la seule regrettable séquelle de cette terrible soirée et qu'aucun autre n'avait décidé de s'installer discrètement...
Fort heureusement, mes recherches furent vaines et jours après jours, semaines après semaines...

Mais fatalement ce qui devait arriver, arriva. Un jour alors que j'avais totalement baissée ma garde je fus interpellée par un reflet clair dans le miroir... J'ai marqué un temps d'arrêt, ai bougé vaguement la tête et observé: aucun doute possible ! Un autre était apparu.
Le pauvre  a subit le même sort que le premier...
Il ne furent pas que deux à finir au fin fond de la petite poubelle noire...
Les 10 qui suivirent dans les mois à venir eurent le même destin tragique!
Chaque cheveu retrouvé rajoutait une petite dose de contrariété, alimentant le moulin de ma réflexion... Je n'allais quand même pas continuer à m'arracher les cheveux à chaque fois que j'en voyais un, d'autant qu'ils seraient fatalement de plus en plus nombreux, je devais absolument trouver une solution...

C'est donc très fière de moi que j'ai décidé d'arrêter de m'épiler sélectivement la tête et que j'en suis arrivée à la solution que beaucoup de femmes également adoptent : la coloration !!!
Alors je n'avais pas envie de faire des couleurs et de devenir esclave des repousses et des racines, j'ai donc demandé à mon coiffeur de me faire des mèches multi teintes dont certaines blondes très clair,  de sorte que les cheveux blancs soient comme camouflés dans la masse de cheveux multicolores ! Ainsi j'avais quelques mois devant mois avant de devoir retourner rajouter quelques mèches de plus, la solution me semblait, la plus discrète, la plus économique bref : parfaite pour moi !
Et cela a marché ! Je prenais maintenant un malin plaisir à chercher mes cheveux blancs dans le miroir et était très fière de ne plus les retrouver !
8 mois plus tard je rajoutais quelques mèches comme prévu et j'ai passé 18 mois sans trop me préoccuper de l'invasion latente que je ne voyais plus mais qui n'en était pas moins réelle.

Le souci c'est que les mèches, les couleurs , le coiffeur, toussa toussa.... Et bien ce n'est pas vraiment moi !!! Et puis c'est un budget considérable, même si c'est moindre que les colorations mensuelles, cela n'en reste pas moins une certaine somme que je ne souhaitais plus dépenser ainsi. Je n'ai donc pas revu mon coiffeur et fatalement, quelques mois plus tard devinez qui s'invitait désormais dans la salle de bain avec moi ? ( Bon en vrai ils étaient partout avec moi, mais je ne les voyais que dans la salle de bain !)

J'ai appris la patience, la tolérance... Et chaque fois que j'en acceptais un de plus, il en surgissait de nouveaux... Une lutte perdue d'avance j'en avais bien conscience !

Je n'avais plus le choix, refusant les solutions chimiques il ne me restait plus qu'une seule option :
Travailler sur moi et sympathiser avec l'ennemi !!! Mais comment ???
Comment accepter ces preuves irréfutables que le temps passe et m'échappe???
Comment éprouver ne serait-ce que de l'indifférence faute de pouvoir ressentir de la sympathie?
Il m'allait falloir effectuer un gros, très gros travail sur moi-même et le défi était de taille !!!

Pendant cette période de réflexion et d'introspection, la Vie m'a filé un petit coup de pouce l'air de rien...
L'un de mes amis facebook a partagé un lien que j'avais laissé filé dans mon fil d'actu et qui s'est curieusement représenté à moi jusqu'à ce que j'y jette enfin un oeil, intriguée de ces curieuses répétitions...
L'histoire en question sur le lien la voilà :

"Pensant faire plaisir à son mari, une femme est allée chez un photographe pour obtenir des photos d'elle en petite tenue et quelques jours plus tard la photographe en question a reçu un message inattendu de la part du mari de cette femme. Un message touchant, juste et intelligent."

Un message qui a changé à jamais ma vie, mon regard sur mon corps, et sur celui de mon petit mari aussi...

"Avant toute chose, sachez que la photographe avait accepté la requête de sa cliente et avait photoshopé ses petits défauts liés à l'âge ou à la maternité. Objectif : Que sa cliente soit parfaite aux yeux de son mari... Sauf que le mari n'a pas vraiment été ébloui ! Il a surtout été bouleversé par ces images qui l'ont questionné. C'est précisément ce qu'il a tenu à expliqué à la photographe dans cette lettre :

"Bonjour Victoria, 

Je suis le mari de... (La photographe ne mentionne pas les noms). Je vous écris car j'ai récemment reçu un album avec les photos que vous avez prises de ma femme. Nous sommes ensemble depuis nos 18 ans et nous avons deux beaux enfants. Au fil des années nous avons eu beaucoup de hauts et de bas. Je pense que ma femme a fait ces photos pour pimenter un peu les choses. Elle se plaint parfois que je ne la trouve pas assez séduisante et dit qu'elle ne pourrait pas me blâmer si je trouvais quelqu'un de plus jeune.
Quand j'ai ouvert l'album qu'elle m'a offert, mon coeur s'est serré. Ces photos sont très belles et vous êtes manifestement une photographe de talent ... Mais ce n'est pas ma femme. Vous avez fait disparaître chacun de ses "défauts". Même si je suis sûr que c'est elle qui vous a demandé de le faire, vous avez enlevé tout ce qui fait notre vie.
Lorsque vous enlevez ses vergetures, vous enlevez le souvenir de ses grossesses et de nos enfants.
Lorsque vous enlevez ses rides, vous enlevez deux décénies de rires et de soucis.
Lorsque vous enlevez sa cellulite, vous enlevez son amour pour la cuisine et tous ces petits plats que nous avons partagés.

Je ne vous dis pas cela pour vous faire sentir mal. Vous avez juste fait votre travail. Je vous écrit pour vous remercier. En voyant ces images, je me suis rendu compte que je ne disais pas assez à ma femme à quel point je l'aime et je l'adore comme elle est. Elle l'entend si rarement qu'elle pensait que ces photos photoshopées étaient ce que je souhaitais.  Je dois faire mieux pour le reste de notre vie et la célébrer dans toute son imperfection. Merci pour le rappel".

Cette lettre m'a totalement retourné la tête et m'a permis de faire ce que je fais pourtant dans toutes les épreuves que la Vie met sur mon chemin : à savoir chercher le positif qui se cache dans toute épreuve.
Vieillir est pourtant une épreuve... Il me manquait un déclic...
Et comme si j'avais besoin d'une confirmation je trouvais dans la suite de mon fil d'actualité cette image qui finit de me persuader...


Effectivement... Vu sous cet angle...
Depuis ce jour, je regarde mon corps avec bienveillance et tolérance...
J'ai depuis découvert le dicton qui dit que "pour chaque femme qui pleure sur ses vergetures il y a une femme qui aurait tant aimé en avoir..." alors quand je regarde mon ventre à jamais marqué, la déception et l'amertume ont laissé place à la gratitude pour ces 3 merveilleux enfants que mon corps à abrité et fait grandir...
Lorsque je regarde mes rides ou la peau de mes mains qui n'est plus aussi lisse et ferme que lorsque nous nous sommes rencontrés Christophe et moi je me dis que c'est parce que cela fera 20 ans cet été que nous avons la chance de nous réveiller tous les matins l'un à côté de l'autre, 20 années de rires, de larmes aussi parfois, 20 années de travail pour construire et rénover notre maison... Et qu'il serait bien indécent de ma part de nier la chance insolente que nous avons... Alors si ces quelques rides en sont le prix à payer, je ne peux que reconnaître que l'addition est finalement bien légère !
Lorsque je regarde mes cheveux blancs qui se font encore un petit peu plus nombreux, que je ne cache plus... il m'arrive même de rêver au jour où ma chevelure sera entièrement blanche dans l'espoir que ceux de Christophe le soient aussi à mes coté, que mes enfants soient tous en pleine forme, peut-être même poivre et sel eux aussi déjà et que nous aurons alors une grande et magnifique famille... Et je me surprends à sourire, et à murmurer ... "Merci"...





1 commentaire:

Sabine a dit…

Je suis d'accord avec ce texte même si parfois penser que je vieillis n'est pas toujours facile à accepter.
Pour les cheveux blancs, les bains dérivatifs atténue leur nombre croissant ;)