dimanche 1 mars 2015

Responsabilisation financière des ados... Ou comment faire des économies !

Lors de nos dernières vacances, j'avais promis un budget "souvenir intelligent"  de 50 euros par enfant. -A ne pas confondre avec le "budget souvenir débiles" de 5 euros-.
Le souvenir intelligent est un souvenir utile et réutilisable tel qu'un pull ou un manteau ou un ensemble bonnet/écharpe... En soi rien de bien différent de ce que l'on trouve par chez nous mais qui a le mérite de dire qu'il a été acheté neuf à la montagne lors des dernières vacances et non pas  de secondes mains lors des brocantes comme le reste de nos affaires toute l'année durant.
Alors que le souvenir débile comme les magnets ou chinoiseries des marchés est clairement un investissent à fond perdu d'où le budget 10 fois inférieur.

A cela s'est rajouté pour ma grande un budget de 30 euros supplémentaires pour le rachat d'un sac pour les cours car après près de  5 années de bons et loyaux services, le sac à dos eastpak pourtant encore largement en état de servir n'a plus la côte au lycée... Le rose bonbons peut-être... ;)

Ainsi ma grande a décidé de grouper son budget souvenir avec celui destiné à son sac de cours pour s'acheter un très beau sac...
Jusqu'ici j'étais tout à fait d'accord avec sa démarche et cela ne me dérange pas qu'elle mette 80 euros dans un très beau sac durable et fonctionnel...

Là où nous avons commencé à ne plus nous entendre c'est lorsqu'elle m'a montré le modèle de son choix repéré chez Volcom...
Alors certes le sac était très beau mais rien ne le différenciait d'un sac à 15 euros vendu sur les marchés.
Il ne transpirait ni la qualité ni la robustesse et le prix élevé n'était clairement destiné qu'à justifier le petit diamant, logo de la marque.
Je n'avais pas l'ombre d'un doute sur sa durée de vie plus que limitée.

J'ai d'abord tout tenté pour qu'elle prenne conscience de la qualité médiocre de l'article, le coté inadapté pour ses contraintes d'étudiantes... Mais rien n'y a fait.
J'ai ensuite mis en avant le fait qu'elle pourrait se payer un sac pour une trentaine d'euros qui soit tout aussi solide et garder les 50 euros de différence pour se faire un autre plaisir en vain également.
Si le dicton veut qu'il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, je peux vous dire que si, il y a encore plus sourd : il y a les ados sous l'emprise des marques ! lol

Je ne voulais pas lui imposer un refus de force car je souhaitais vraiment que cette réflexion vienne d'elle. Et alors que j'étais à court d'argument et que nous arrivions à la fin de notre séjour, au moment des achats souvenirs, il me vint une idée.

Après un petit passage discret à la banque j'ai attrapé ma fille entre 4 yeux et je lui ai dit :

- Ecoute, j'ai tout essayé cette semaine pour te faire changer d'avis sur l'achat de ce sac... en vain.
Alors je refuse de te l'acheter. 
Je refuse de payer par carte bleue cet achat comme je le fais d'habitude pour les souvenirs. 
Si tu veux ce sac, c'est toi qui va aller le payer toi même . 
Je t'ai retiré de l'argent.

Et au lieu de lui donner un billet de 50 euros, un billet de 20 et un billet de 10... J'avais pris soin de demander à la banque 8 coupures de 10 euros ( Y'avait pas assez de 5!).
Et j'ai rajouté :

- Regarde cette liasse de billets. Elle représente 80 euros et ils sont à toi. Si tu penses maintenant que ce sac vaut effectivement tous ces billets alors c'est toi qui va les donner au vendeur de la boutique parce que moi je refuse de le faire. 
Mais si tu penses qu'avec tous ces billets tu peux t'acheter plus de choses qui te feront plaisir et acheter un sac à 30 euros de retour à la maison, alors garde ces billets pour les dépenser autrement.
Je veux que tu prennes conscience de la somme que cela représente, une conscience évaporée lors d'un paiement par carte bancaire, lorsque l'on ne voit plus l'argent sur le comptoir et que l'on ne réalise plus la valeur des objets. 
Maintenant réfléchis...



J'ai vu mon grand poussin se décomposer à la vue de la liasse de billets. Elle est restée figée, l'argent à la main incapable de parler. Au bout de quelques secondes se premiers mots furent pour me gronder  (et un peu me dire gentiment qu'elle me détestait  ;) et que je n'aurais pas dû faire ça parce que maintenant elle ne pouvait plus aller acheter son sac et que du coup elle ne l'aurait pas alors qu'il lui faisait quand même envie... Mais que cette envie n'était pas à la hauteur de tous ces billets!!!

YEAHHHH ! Mission accomplie !!!
C'était moins une quand même ! lol
 Mais je suis heureuse et fière de sa réflexion et de son choix...
Et je tenais à partager cette anecdote qui devrait faire reculer pas mal d'autres ados devant l'obstination à la dépense ;)


5 commentaires:

  1. Bravo pour ton approche. C'est effectivement compliqué parfois de leur faire prendre conscience de la médiocre qualité de certains produits. Même en les ayant habitués à vivre sans marque, le marketing a la peau dure face à nos ados.

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  2. Whaou bien joué. Faut être rusé et malin comme un renard pour arriver à les faire réfléchir sur certains points, qui pour des ados sont parfois ... comment dire... indispensable de futilité.
    Bref, bravo en tout cas, j'y songerai quand mes bébés auront ce type d'envie :)

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  3. J'adore votre blog, votre façon de voir et de dire les choses. Mais alors, encore une fois, bravo! pour être passé par là et pour devoir encore en passer par là (et oui, maman de 6 enfants...), je garde cette leçon dans un coin de ma tête et l'appliquerait quand le jour viendra...et il viendra, j'en suis sûre!(peut-être même plus tôt que je ne l'imagine.)
    Bonne journée...et merci encore pour tout ce que vous partager sur vos blogs.
    Séverine.

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  4. A la relecture de mon message, je me rends compte qu'il est bourré de fautes...j'ai un peu "honte" mais on va dire que c'est l'émotion...merci de votre compréhension...
    Séverine

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  5. Quand le coeur parle, la tête ne corrige pas les fautes ;)
    Et on s' en fout!

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