Après 3 ans et demi de bonheur en congès parental... J'appréhendais terriblement le retour à mon travail...
Oh pas seulement le jour de la reprise officielle, également le jour où je devrais y retourner quelques mois auparavant pour négocier mes conditions de retour.
Suis sensée reprendre le 1er Avril (Non ce n'est même pas un poisson!) donc 2 ou 3 mois avant pour leur laisser le temps de se retourner c'est... En ce moment !
Du coup j'avais rendez-vous mercredi dernier avec la nana des ressources humaines...
Heureusement je n'ai su cela que du lundi, ce qui m'a évité de stresser trop longtemps à l'avance.
Pour vous donner une idée , le mardi soir, ou plutôt le mercredi matin très tôt, à 1h30 je ne dormais toujours pas...
Pourtant , je n'avais pas vraiment de raisons d'angoisser... Juste un mauvais moment à passer...
De toute façon je n'ai aucunement l'intention d'y retourner puisque ma petite entreprise commence à tourner... Bon c'est encore bien loin d'être l'extase et je ne touche pas encore le smic tous les mois mais j'ai une promesse des assedics de me remonter à ce niveau pendant plus d'un an... Ce qui me laisse le temps de voir venir...
Je n'ai donc qu'à négocier mon départ le mieux possible... Or ce n'est même pas cela qui me stress... Le simple fit d'y reposer les pieds, de croiser ces têtes de cons qui m'ont fait chier comme jamais pendant plus de 7 ans... Brrrrrr !!!! j'en ai froid dans le dos... Même en me répétant que c'est une des dernière fois que je les voie.
Je sais que tout cela est ridicule et pourtant c'est plus fort que moi... Voilà 3 ans que je n'ai pas reposé les pieds là-bas... Ni même dans cette ville et avec le temps l'angoisse s'est installé et ce qui était quotidien est devenu insurmontable... Oui je sais c'est complètement crétin!
Inutile de préciser que mercredi matin, je n'ai pas eu besoin de réveil et ce, malgré le peu d'heure de sommeil que j'avais au compteur de ma nuit!
Au volant de ma voiture au milieu des embouteillages que j'avais oublié je reprends la route de cette ville que je fuyais comme la peste...
Arrivée à quelques kilomètres j'ai la surprise de découvrir que des travaux de voirie ont transformé ma route habituelle... Ces travaux me rappellent que ce sont bien trois années et non trois semaines qui viennent de s'écouler... Pourtant c'est l'impression que j'aie...
Le parking de l'entreprise n'a pas changé et je retrouve ma place étriquée habituelle, sauf que je ne sais plus m'y garer... Ce matin là je dois m'y reprendre en plusieurs fois et cela me fait sourire...
Dehors il fait -7°... Ma chapka sur la tête je marche en direction du grand hall d'accueil quand je remarque que la femme devant moi me tient la lourde porte pour que je rentre dans le SAS sécurisé... J'ai froid et froid dans le dos.
Je me remercie la femme qui m'attendait et elle me lance un :
- Très.................../elle cherche ses mots/..................... original, oui c'est ça original votreuh...........
......./Qu'est-ce qu'elle va me sortir celle-là ????/................ couvre-chef !!!!!!!
Ca ne s'invente pas!!!!
J'étais médusée...
J'avais envie de lui répondre:
Incroyable ! J'entendais déjà cette réflexion y'a trois ans et demi, à l'époque je l'avais ramenée de la montagne et effectivement c'était un objet rare par chez nous !!! Sauf que depuis la chapka est arrivée à la mode, on en trouve légèrement partout, dans toutes les boutiques de fringues et toi qui travaille dans un des temples du prêt-à-porter national et tu continues d'appeler une chapka un "couvre-chef" !!!!!!! Alors ça c'est fort !!!
Au lieu de ça j'étais tellement sidérée que je suis restée bouche ouverte !!!
Cette jolie phrase restera dans ma mémoire comme tout un symbole: Strictement rien n'a changé !!! SAuf mon badge d'entrée sécurisé qui est devenu obsolète ...
Sans d'avantage de contrôle on me l'échange contre le dernier cri qui m'ouvrira les portes des bureaux...
Rien n'a changé... Pas même les posters sur les murs!!!!
Je croise des collègues qui me saluent comme si je n'avais jamais cessé de travailler...
La même agitation... Les mêmes pétasses au coin fumeur qui médisent sur le dos de leurs collègues en buvant leur troisième café de la matinée... Le même ronronnement des photocopieurs et des imprimantes...
Je traverse les bureaux et les halls d'exposition... Aux jeux des 7 erreurs je ne remarque que quelques bureaux vides au milieu des autres couverts de dossiers ou d'échantillons divers....
Quelques salles sont vidées également...
J'apprendrai un peu plus tard que la crise est passée par là, que les bureaux vides sont ceux des personnes qui se sont vues remerciées, que tout à bien changé depuis mon départ...
D'ailleurs de mon équipe, seules trois personnes sur 12 sont encore là dont 1 en cours de licenciement... Les autres ont été mutés peu importe leur volonté... C'est désormais cela ou la porte et les choses sont dites clairement. Mon métier à bien évolué et toutes les facettes intéressante nous ont été supprimées... La tâche des directeurs artistiques est désormais celle d'un simple exécutant cantonné derrière son bureau !!!
Juste au cas où j'aurais eu encore l'ombre d'un doute quant-à un éventuel retour, ne serait-ce qu'à mi-temps... Toutes les news qui me bombardent depuis moins d'une heure me font limite chanceler... J'apprends les départs et les mutations des ex-collègues, et pour le peu qui sont encore à mon étage, tous ne sont plus que l'ombre d'eux même... Rude ! Très très rude!!!
J'avais la furieuse et troublante impression d'avoir vécu dans univers parallèle pendant un peu plus de trois ans... A des années lumières de ce monde...
La motivation n'en est que plus grande pour négocier mon départ dans de bonnes conditions.
Or pourquoi payer des indemnités de départ à un employé lorsqu'il suffit de le re-intégrer et de le virer ensuite comme un malpropre pour faute grave, qu'elle soit commise ou provoquée?
Fatalement, la nana des ressources humaines me récite sa leçon à la perfection... Et je comprends vite que c'est loin d'être gagné et que le bras de fer ne fait que commencer.
Elle m'explique que rien ne se fera avant mon retour de toute façon puisqu'elle ne peut pas licencier en cours de congés parental...
S'en suit le petit laïus tant redouté sur l'absence d'intérêt du licenciement pour l'entreprise...
Bref... Ce n'est pas gagné...
Je leur ai laissé 15 jours pour réfléchir à ce qu'ils pouvaient me proposer...
Affaire à suivre donc !
4 commentaires:
Tu devrais aller voir le dernier film de G.Clooney (et puis il est si agréable à regarder) "Up in the Air" et tu retrouveras certainement des moments de ton entretien. J'ai vraiment beaucoup apprécié ce film qui reflète bien notre monde de l'entreprise "moderne" et de ses méthodes.
Moi aussi j'ai quitté mon travail après 15 ans et suite à 3 ans de harcellement(je leur ai fait 3 procès et en ai gagné 2). Finalement c'est un poste de permanent syndical qui m'a permis de les quittter. Mais moi aussi je n'ai jamais pu remettre les pieds dans la Ville où j'avais travaillé pendant 15 ans, comme bibliothécaire, à 35kms de chez moi : l'angoisse rien que de me retrouver sur le chemin de mon ancien travail.
Tiens bon et Bon courage.
Je te remercie pour ton soutien et ton témoignage...
C'est rassurant même si c'est tout aussi inquiétant de voir que je ne suis pas la seule dans ce cas !
Le film de George est sur ma liste des films "a acheter dès leur sortie en DVD", les extraits avaient effectivement l'air sympathiques, là que tu confirmes, je le remonte en tête de liste...
N'ai plus trop les moyens de nous offrir le cinéma, mais promis dans 6 mois, 8 tout au plus... Je l'aurai vu !
Sauf si d'ici là nous retrouvons deux places de cinéma par terre, comme pour Avatar ! lol
En tous cas, merci et toi et à bientôt sur le blog !
je ne sais pas exactement où tu es mais il doit bien y avoir des bibliothèqujes dans le coin. Dans les miennes (à Annecy) j'emprunte des films récents et on trouve vraiment pas mal de films intéressants. Il y a aussi les MJC ou des salles de quartiers où les places ne coûtent que 4,50€ par abonnement de 10 places.
Ici je commence à en avoir marre de la neige (en Haute-Savoie) Pelleter de bon matin pour retrouver la route qui est heureusement bien dénneigée... A bientôt sur ton blog.
Bonne journée Maya
Salut Maya,
La bibliothèque de mon village est minuscule et tenue par le club du troisième âge... Ce sont eux qui choisissent et achètent les livres... Et il n'y a que quelques livres ! Sur Lille y'a bien une médiathèque, mais n'habitant pas la ville je ne suis pas prioritaire et puis si je dois faire 20 km pour aller chercher un film ce n'est plus très éco citoyen je préfère encore me rabattre sur le vidéoclub...
A 4 euros la nouveauté en DVD... C'est un peu cher , mais entre l'essence et le parcmètre, je rentre dans mes frais...
Pis au moins y'a pas à faire garder les enfants !
Là nous sommes sur le coup avec le CE de mon homme pour des places quasi demi-tarif...
Cela semble intéressant...
J'espère que nous ne tarderons pas à refréquenter les salles obscures régulièrement...
Bon courage pour la neige... Et dire qu'ici c'est la fête chaque fois que les flocons tombent... Mais c'est sûr nous n'avons pas à pelleter tous les matins... Nous on gratte le givre chaque matin sur les vitres!
A bientôt
Sophie
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